RENFORCER LA RÉSILIENCE DES ENFANTS : 3 FAÇONS DE CULTIVER LA FORCE DANS L’ADVERSITÉ
La résilience, la capacité de se remettre de l’adversité, est un trait crucial qui permet aux enfants d’affronter les défis de la vie avec courage et adaptabilité. Il leur donne les outils nécessaires pour faire face aux revers, grandir à partir de leurs expériences et prospérer dans l’adversité.
Cultiver la résilience chez les enfants implique de favoriser l’indépendance, les compétences d’adaptation et un état d’esprit sain. Il réduit également le risque de développer l’anxiété, la dépression et d’autres problèmes de santé mentale.
Types de parentalité surprotecteurs
Cependant, les tendances contemporaines en matière de parentalité ont vu un glissement vers des styles parentaux surprotecteurs qui entravent par inadvertance le développement de la résilience.
Les parents d’hélicoptère et de bulldozer sont deux termes utilisés pour décrire des styles parentaux caractérisés par une trop grande implication et une trop grande protection des enfants, où les parents se tiennent souvent en haleine et protègent les enfants contre l’échec ou le malaise.
Les interventions constantes et la surprotection empêchent les enfants d’apprendre à gérer les défis de façon autonome. Les protéger de l’échec les prive des occasions de développer leurs compétences en résolution de problèmes et leur résilience émotionnelle.
Comment savoir si je suis un parent surprotecteur?
Vous pourriez avoir tendance à être surprotecteur si vous dites oui à plusieurs des points suivants :
- Est-ce que l’échec de votre enfant vous met mal à l’aise?
- Est-ce que l’échec de votre enfant vous met mal à l’aise?
- Sautez-vous pour récupérer votre enfant ?
- Sautez-vous pour régler une situation pour votre enfant? (p. ex., intervenez dans un désaccord avec un pair)
- Vous trouvez-vous en train de réprimander votre enfant pour les petites chutes, les éraflures et les bleus?
- Empêchez-vous votre enfant de grimper ou de sauter d’endroits plus haut au parc?
- Empêchez-vous votre enfant de se tirailler avec ses pairs?
- Empêchez-vous votre enfant d’interagir avec des enfants « bruyants et actifs » au cas où il se blesse?
- Avez-vous tendance à garder votre enfant à la maison la plupart du temps?
- Réparez-vous les choses (p. ex., les jouets) avant que votre enfant ne s’en aperçoive?
- Proposez-vous plusieurs options de repas au cas où votre enfant n’est pas d’humeur à ce que vous avez prévu?
- Achetez-vous un cadeau à votre enfant lorsque vous magasinez pour l’anniversaire de quelqu’un d’autre?
- Compensez-vous trop pour éviter que votre enfant ne soit déçu? (p. ex., achetez une friandise parce que les plans ont été annulés)
- Vous mettez-vous vraiment en colère contre les autres enfants, les parents ou l’école si votre enfant est victime de blessures mineures ou d’insultes, mais si votre enfant est le perpétuateur, vous avez tendance à donner des excuses pour ce comportement?
- Vous êtes constamment à l’affût de la façon dont votre enfant est « exceptionnel » ou « différent » pour expliquer son comportement difficile?
3 façons d’apprendre à votre enfant à être résilient
Favoriser la résilience signifie permettre aux enfants de faire face à des risques et à des défis gérables. Les laisser échouer, faire des erreurs et rencontrer des revers leur enseigne de précieuses leçons en matière de résilience, d’adaptabilité et de persévérance. Permettre aux enfants de relever des défis de façon autonome, dans des limites raisonnables, favorise un sentiment d’autonomie et de confiance.
1- Définir des limites et des attentes claires
Fixer des limites claires à la maison donne aux enfants un sentiment de sécurité et de structure. Les parents peuvent établir des limites en communiquant clairement à l’avance leurs limites, règles, attentes et conséquences.
Expliquez les raisons qui les sous-tendent de façon appropriée à l’âge, au lieu de dire des choses comme « parce que je l’ai dit » et « parce que je suis le parent ».
Assurez-vous d’énoncer clairement ce qu’il faut faire plutôt que de ne pas le faire. Par exemple, au lieu de dire « arrêtez de courir à l’heure du souper », essayez « lorsque nous avons le dîner, il est respectueux de s’asseoir dans votre chaise jusqu’à ce que votre assiette soit prête ».
Les conséquences devraient également être déterminées à l’avance. De cette façon, en tant que parent, vous n’imposez pas des conséquences que vous ne pouvez pas supporter (p. ex., « pas de télévision pour le reste du mois! ») lorsque vous êtes dans le feu de l’action.
Les conséquences naturelles ont également le plus grand impact à long terme. Les conséquences naturelles sont des résultats ou des résultats qui se produisent naturellement en conséquence directe de nos actions ou de nos choix.
Par exemple,
- Si un enfant refuse de porter un manteau par temps froid, la conséquence naturelle pourrait être qu’il aura froid lorsqu’il sortira.
- Si un élève ne fait pas ses devoirs, la conséquence naturelle pourrait être de recevoir une note inférieure ou d’avoir à faire face aux mesures disciplinaires de l’enseignant.
- Si l’enfant casse ou perd une appartenance par négligence, la conséquence naturelle est qu’il n’a plus ce jouet ou cette appartenance même si elle peut être importante.
Enfin, la partie la plus importante au sujet des limites et des attentes est la cohérence. Les enfants respectent les parents qui sont cohérents parce que cela semble juste.
2- Enseigner des compétences en résolution de problèmes
Aidez votre enfant à développer des compétences en résolution de problèmes en l’impliquant dans les processus décisionnels. Les encourager à faire un remue-méninges pour trouver des solutions à leurs propres problèmes, ce qui leur permettra progressivement de gérer les défis de façon autonome. Voici les étapes que vous pouvez enseigner à votre enfant :
Identifier le problème : Encouragez votre enfant à bien articuler le problème auquel il fait face. Posez des questions ouvertes pour l’aider à décrire le problème en détail. Par exemple,
« Qu’est-ce qui semble vous déranger? » ou « Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé et qui vous a contrarié? »
Remue-ménage pour des solutions : Une fois le problème identifié, encouragez votre enfant à faire un remue-méninges sur les solutions possibles. Vous pouvez dire :
Songeons à différentes façons de résoudre ce problème. Quelles sont les choses que nous pourrions essayer?
Aidez-les à générer des idées multiples sans jugement, à ce stade, peu importe si l’idée proposée est stupide, irréaliste ou tout simplement pas très bonne. Vous pouvez faire quelques suggestions (bonnes ou mauvaises) si votre enfant est coincé.
Évaluer les options: After listing several solutions, discuss the pros and cons of each option together. Guide your child to consider the potential outcomes and consequences of each solution. This helps them develop critical thinking skills and consider different perspectives.
Choisir une solution: Encouragez votre enfant à choisir la solution la plus pratique et efficace parmi celles qu’il a proposées. Appuyer leur processus décisionnel en posant des questions comme :
Quelle option vous semble la plus appropriée dans cette situation?
Ceci est très important : laissez-les choisir ce que vous considérez comme une « mauvaise » option.
Mettre en œuvre la solution choisie : Aider votre enfant à élaborer un plan pour mettre en œuvre la solution choisie. Offrir des conseils et des ressources, au besoin, mais leur permettre de prendre les devants. Cette étape leur permet d’assumer la responsabilité de résoudre le problème.
Réfléchir et apprendre : Après avoir essayé la solution, prenez le temps de réfléchir au résultat. Discutez avec votre enfant de ce qui a bien fonctionné et de ce qui n’a pas fonctionné. Ce processus de réflexion les aide à tirer des leçons de l’expérience, favorisant la résilience et l’adaptabilité aux défis futurs.
Tout au long de ce processus, il est essentiel d’encourager et de soutenir les gens sans pour autant prendre entièrement en charge le processus de résolution des problèmes. Adaptez votre orientation en fonction de l’âge et du stade de développement de votre enfant, ce qui lui permet d’assumer progressivement plus de responsabilités à mesure qu’il grandit.
3- Louange et validation efficaces
Éloge: Les louanges devraient porter sur l’effort, le progrès et les actions spécifiques plutôt que sur les traits de caractère ou les résultats inhérents.
En d’autres termes, au lieu de faire des éloges génériques comme « Vous êtes si intelligent », reconnaissez l’effort et les stratégies qu’ils ont utilisés : « J’apprécie le travail acharné que vous avez fait pour résoudre ce problème. »
Essayez de souligner leur persévérance : « J’admire la façon dont vous avez continué à essayer, même quand c’était difficile », peu importe le résultat. Cette approche favorise une mentalité de croissance, encourageant les enfants à valoriser l’effort et l’apprentissage.
Lorsque nous offrons des éloges qui sont génériques ou uniquement basés sur des traits inhérents ou des résultats, nous courons le risque de communiquer que les traits ou la performance des résultats équivaut à l’estime de soi. En d’autres termes, les enfants apprennent que pour être « bons » ou dignes, ils doivent être considérés comme intelligents ou compétents, généralement grâce à des normes externes telles que l’obtention de bonnes notes ou la remise de médailles.
Certains enfants qui se distinguent par des normes externes et qui sont donc souvent félicités pour leurs performances scolaires ou sportives risquent davantage de développer traits de perfectionnisme.
Validation: Parfois, lorsque les parents reçoivent cette rétroaction, ils ont peur de parler de la performance, ce qui peut alors invalider l’expérience de l’enfant.
Il est tout à fait acceptable (en fait, c’est fortement recommandé) de valider la frustration, la déception ou la tristesse de votre enfant à la suite d’une mauvaise note ou d’une perte de notes, ainsi que de valider la fierté qu’éprouve l’enfant pour ses réalisations. Ce qu’il faut éviter, c’est de les féliciter trop pour ces choses.
Voici à quoi peuvent ressembler la validation et les louanges fondées sur l’effort :
Je vois à quel point tu es déçu de ta note en maths; tu espérais vraiment qu’elle serait plus élevée. Même si cela n’a pas encore fait une grande différence dans tes notes, je suis très fier(e) de tout le travail et les efforts que tu as mis pour améliorer tes notes en mathématiques. Prenons un rendez-vous avec ton professeur(e) de mathématiques pour voir ce que nous pouvons faire de plus pour le prochain examen.
Tu es tellement excité d’avoir remporté la première place à ton concours de danse! Tu dois être si fier(e) de toi pour tout ce que tu as mis en pratique. Je suis tellement heureux(se) que les juges aient pu te voir à ton meilleur. Allons célébrer!
Lectures complémentaires
La déclaration de position de la Société canadienne de pédiatrie concernant le « jeu à risque » est une lecture obligatoire Aussi sécuritaire que nécessaire : Les pédiatres affirment que le « jeu à risque » peut améliorer la santé et le bien-être des enfants | Société canadienne de pédiatrie (cps.ca)
Foire aux questions
Qu’est-ce qui aide les enfants à améliorer leur résilience?
La résilience consiste à trouver un équilibre entre protection et exposition, ce qui permet aux enfants de faire l’expérience de risques et de défis gérables. Leur permettre de se blesser, d’échouer et de connaître des revers peut favoriser la résilience en leur enseignant de précieuses leçons sur la persévérance, la résolution de problèmes et l’autonomie.
Quels sont les 7 C de la résilience?
Le Dr. Ginsburg, pédiatre spécialisé en médecine de l’adolescence en Pennsylvanie, croit que la résilience peut être décomposée en parties qu’il appelle les 7C de la résilience. Il s’agit de la compétence, de la confiance, du lien, du caractère, de la contribution, de l’adaptation et du contrôle. Pour en savoir plus à ce sujet, cliquez ici : Renforcer la résilience chez les enfants : les 7 C de la résilience (pathfinder.health)
Quels sont les signes d’une faible résilience?
Chez les enfants, une faible résilience ressemble souvent à une grande difficulté pour faire face aux défis quotidiens tels que :
- Déceptions (p. ex., perte ou bris d’un bien),
- Changements/transitions (p. ex., activité annulée);
- Gérer les problèmes sociaux (p. ex., un ami a dit que je suis stupide
- Faible estime de soi et valeur personnelle
- Mauvaise résolution des problèmes
En conclusion
En fin de compte, encourager la résilience chez les enfants implique de trouver un équilibre délicat entre leur protection et leur capacité à faire face aux défis. Il est essentiel de créer un environnement favorable où les enfants se sentent en sécurité pour explorer, prendre des risques et apprendre de leurs expériences afin de favoriser la résilience. En acceptant les échecs comme des occasions d’apprentissage et en inculquant un sentiment d’indépendance, de limites claires et de modèles positifs, les parents peuvent donner à leurs enfants les moyens de développer la résilience nécessaire pour s’épanouir dans un monde en constante évolution.
Dre Stéphanie L. Léon
Dre Leon est psychologue et neuropsychologue clinicienne qui pratique en Ontario et au Québec. Elle travaille avec les enfants, adolescents et adultes pour aborder les difficultés émotionnelles, comportementales et cognitives. Dre Léon offre des services virtuels à travers la Clinique de psychologie Leon.